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01/11/2008

L'explosion d'une conduite de gaz fait cinq mort au pont d'Austerltz

Par Bernard Vassor

EXPLOSION GAZ PONT AUSTERLITZ largeur.jpg
La catastrophe survenue le mercredi 25 janvier 1864 due à l'explosion d'une conduite de gaz sur le pont d'Austerlitz a provoqué la mort de cinq personnes et fait de nombreux blessés.
A quelques minutes près, le carnage aurait pu, en raison du passage du train de la ligne Paris-Orléans, être d'une plus grande gravité.
Les causes de cette déflagration sont encore inconnues

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28/10/2008

Les "restaurants du coeur" du Prince impérial

PAR BERNARD VASSOR

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Les fourneaux du Prince impérial rue du faubourg Saint-Antoine.
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Sous le second empire, il existait déjà des "soupes populaires" baptisées "fourneaux du Prince impérial". La distribution n'était pas gratuite, la générosité princière a des limites tout de même !!!
........
 Au dessus du christ, une pancarte annonçait les tarifs :
un demi-litre de bouillon de boeuf, 5 centimes
une tranche de boeuf, 5 centimes
le potage au riz, 5 centimes
une portion de légumes 5 centimes
150 grammes de pain 5 centimes.
Chaque jour 200 personnes faisaient la queue sur le trottoir. Des soeurs de Saint-Vincent de Paul font le service, souriant sous leurs coiffes blanches à ailes déployées. Ce sont des sergents de ville qui prennent les commandes et récoltent l'argent en échange des écuelles et des bidons remplis. On entend seulement un murmure sourd. Les uns sont assis et tiennent leur écuelle sur leurs genoux; les autre sont assis de travers et ont posé sur un banc leur pain et leur papier déplié.On distribue ainsi 1400 portions environ par jour.
"Ils ont bon appétit,et, bien à leur aise, ils font un bon déjeuner qui les disposera au travail de l'atelier"
........
Le salaire moyen d'un petit ouvrier était d'environ 2 à 3 francs par jour pour un homme, la moitié pour une femme.

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27/10/2008

Au jardin d'acclimatation, une sorte d'arche de Noë, avec un véritable zoo humain......

Par Bernard Vassor

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/06/...

jardin d'acclimatation le palmarium.jpg
LE PALMARIUM
Une Société d'Acclimatation fut fondée le 10 mai 1854, dans le but d'introduire et d'élever des animaux pouvant être utiles à l'homme. 
La Ville de Paris céda un espace de vingt hectares à bail, à la condition que quarante ans après, les terrains lui soient remis en retour, avec les bâtiments qui devaient y être construits.Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, placé à la tête de la Société, mit tout en oeuvre pour que les travaux permettent une ouverture rapide. Ce qui fut fait. Le 9 octobre 1860 le jardin s'ouvrit au public. Le succès ne se fit pas attendre 
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En 1865, une épidémie de typhus venu d'Angleterre, obligea l'abattage de nombreux animaux. En 1870 pendant le siège de Paris par l'armée prussienne les pensionnaires ne pouvant plus être alimentés, on procéda à l'euthanasie de la majorité des bêtes sauvages. C'est ainsi que l'on put voir des boucheries, l'une boulevard Haussmann, l'autre une boucherie anglaise, à l'angle de la rue du faubourg Saint-Honoré et de l'avenue de Friedland, offrir à la vente à une élégante clientèle les plus beaux morceaux des hôtes du jardin d'acclimatation.  
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CASTOR OU POLLUX ?
Les restaurants les plus chics inscrivant à leur menu à des prix exorbitants : du boudin d'éléphant, du cuissot de tigre, de la mamelle de dromadaire
jardin d'acclimatation laquarium largeur.jpg
L'AQUARIUM
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Comme nous l'avons vu dans des articles précédents, sous Louis-Philippe, sous couvert "d'échanges culturels" on exhiba Salle Valentino une tribu indienne, avec les conséquences que vous pouvez lire : http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2007/06/.... Le jardin d'Acclimatation devint un véritable zoo humain, où on montra des Nubiens, des Lapons, des Zoulous,  ou des Cingalais, conduisant des éléphants savants.

21/10/2008

LES CAFES CHANTANTS

PAR BERNARD VASSOR

 
Avant les café-concerts, il y eut des cafés chantants en plein air, devant des kiosques à musique tenus par des cabaretiers. L'entrée était gratuite, mais un verre d'eau sucrée coûtait deux francs aux Champs-Elysées , et il fallait renouveler les consommations à l'Alcazar d'été ou aux Ambassadeurs.
 
Il y en avait pour tout le monde, vous pouviez entendre un ténor bossu ( avec une vrai bosse qu'il pouvait dévoiler à la demande), une chanteuse mauresque, ainsi nommée parce qu'elle est née à la Martinique, vêtue d'habits chinois !!!, un comique normand, le quadrille des clodoches,des clowns en caleçon rouge avec un maillot blanc,des ballerines comme à l'Opéra, et surtout les tyroliennes en véritable habits tyroliens. Les succès du moment en 1860 sont : "Les pompiers de Nanterre, le Sire de Framboisy, Ohé ! les p'tits agneaux, la chanson du Sapeur, j'ai le nez qui r'mue et le doigt de pied qui m'chatouille. Un public élégant ne craint pas d'assister à ces spectacles où Thérésa obtient
un véritable triomphe. Depuis quelques temps, grâce à un procès retentissant intenté par un auteur Ernest Bourget, les cafés chantants paient des droits d'auteur à une Association des auteirs et compositeurs créés pour l'occasion.

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20/10/2008

On a tué des ours Russes à paris !!!

PAR BERNARD VASSOR

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Les abattoirs de La Villette en 1867.
 C'est Napoléon Ier qui avait fait construire les premiers abattoirs dans Paris. Avant, les animaux étaient tués n'importe où, dans des hangards, en pleine rue à proximité d'une boucherie ou dans des cours d'immeubles. C'est Napoléon III qui fit fermer l'abattoir de Montmartre (avenue Trudaine, remplacé par le collège Rollin devenu Jacques Decour aujourd'hui) pour ouvir de nouveaux lieux d'abattage, dont celui de La Villette construit par Baltard en 1865-1866. L'inauguration se fit en présence du couple impérial le 5 janvier 1867.
Abattoirs la Villette texte abattage des ours russes 05 lhauteur.jpg
Pour d'autres raisons, les animaux du jardin des plantes, dont les éléphants Castor et Polluxfurent à leur tour abattus et vendus dans des boucherie de luxe pendant le siège de Paris. C'est ainsi que l'on trouvait au menu de certains restaurants chics, du boudin d'éléphant, du cuissot de panthère, du steak de tigre, ou un petit peu plus coriace, du pot-au-feu de rhinocéros.

18/10/2008

JE VOUS PARLE D'UN TEMPS QUE LES MOINS DE TROIS CENT QUINZE ANS NE PEUVENT PAS CONNAÎTRE......

PAR BERNAR VASSOR

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Quand Montmartre était à la campagne.
Si nous partons du bas de ce plan dit de Saint-Victor daté de 1672, nous voyons l'emplacement des grands boulevards en lieu et place des murs de fortification. Des marais et quelques fermes  les bordaient jusqu'au Grand Egout( le ru de Ménilmontant) à ciel ouvert (recouvert en 1770), à l'emplacement actuel des rues de Provence et Richer pour la partie qui nous occupe. Les eaux nauséabondes exhalaient une odeur pestilentielle. Au delà, le château du Coq (ou des Porcherons) dont il ne reste rien qu'une impasse babtisée pompeusement avenue du Coq* longue de 72 mètres donnant 87 rue Saint-Lazare. La Grande Pinte**, était située à côté de la ferme de l'Hôtel Dieu et du Moulin de la Tour des Dames, limite de la propriété des religieuses "les dames de Montmartre".
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Le moulin de la Tour des Dames, la Grande Pinte et la ferme de l'Hôtel Dieu.
En suivant le chemin des Porcherons, nous parvenons à une modeste chapelle consacrée à la Vierge en 1645 : Notre-Dame-de-Lorette, située
rue Lamartine aujourd'hui faisant l'angle de la rue du faubourg Montmartre avant d'être déplacée au XIX° siècle à l'endroit où elle est actuellement.
Les chemins conduisant les uns à Clichy, à Montmartre puis à Saint-Denis, sont : La rue de Clichy (rue du Coq), la rue Blanche (rue Blanche) rue Pigalle (rue Royale) la rue des Martyrs (rue des Porcherons). Ne figure pas sur ce plan la rue Rochechouart.
Tout au sommet, une des plus anciennes églises, l'église Saint-Pierre. Un petit peu plus bas, nous apercevons l'abbaye de Montmartre.
La butte était hérissée de moulins qui disparurent peu à peu. Celui de la Tour des Dames disparut en 1820.
...........
*Du nom d'un des prévôts des marchand Hugues le Coq de 1420 à 1436.
**La Grande Pinte était une auberge située à l'emplacement actuel de l'église de la Trinité. Un tenancier plus tard le sieur Magny vendit son auberge à un nommé Jean Ramponneauxcréateur à Belleville du "Tambour Royal" qui en fit un cabaret pouvant contenir six cents personnes qui eut une grande renommée.

10/10/2008

NOTE POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES EVENEMENTS DU 18 MARS 1871 A MONTMARTRE

PAR BERNARD VASSOR

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Le Château-Rouge à Montmartre le 18 mars 1871
RUE DES ROSIERS RUE DE LA FONTENELLE Commune 09 sepia.jpg
Le siège du soixante-et-unième bataillon de la Garde nationale le 18 mars 1871,
rue de la Fontenelle, anciennement rue des Rosiers, aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre, au sommet de la Butte.
.................
Dans un entretien à le feuille de Sébastien Faure "Le Journal du Peuple", un ancien membre du Comité Central de la Commune, le citoyen Bonnefoy, revenu de "La Nouvelle" après l'amnistie, donne sa version des faits survenus 28 ans plus tôt.

A la question du journaliste : Voulez-vous évoquer vos souvenirs du 18 mars ? :

Le 18 mars à Montmarte 

--"Jusqu'à ce jour le parc de Montmartre avait été gardé par un bataillon de la Garde nationale*. Sur les assurances qui nous avaient été donnéepar le maire**au nom du gouvernement, la garde fut diminuée et réduite à une centaine d'hommes, Notre simplicité était tellement grande que nous croyions encore à la sincérité de ces gens là.

Le 18 à quatre heures du matin***, une colonne se présente au sommet des buttes. La sentinelle crie : -"qui vive ?", il lui est répondu  par une charge de mousquetterie. C'était le général Lecomte qui à la tête d'une brigade, venait tenir la parole donnée par le gouvernement.

Les quatres hommes qui étaient de garde au parc s'esquivèrent comme ils purent, quoique quelques uns furent fait prisonniers. Les buttes étaient prises****.

Toutes les précautions avaient été prises depuis quelques jours, les tambours et les clairons avaient été séquestrés par ordre supérieur.

Le bruit de la prise des buttes se répand dans le quartier. L'agitation est à son comble ! A toutes les rues des soldats et de l'artillerie formant cordon et interdisant la circulation.

Les gardes nationaux se groupent et se consultent; quelques uns veulent monter, ils en sont empêchés par la troupe. Le tocsin sonne de tous les côtés; des gardes parcournt les rues en tirant des coups de fusil en l'air, en criant : --"Aux armes !" Tous les gardes sont bientôt en tenue le fusil en bandoulière. Alors les rangs se forment et de tous les côtés on monte à l'assaut des buttes aux cris de "Vive la ligne ! vive la République !" La tête de la colonne s'engage dans la rue de la Fontenelle, l'élan est indescriptible, à mesure que l'on avance, les les rangs se serrent de plus en plus. La montée s'effectua sans accident jusqu'à la montée du "Rocher Suisse",. Là, un moment d'hésitation, à cinquante pas de nous, en haut de l'escalier, un obusier chargé, prêt à faire feu; des deux côtés de la pièce, un peloton d'infanterie, le fusil en joue....et la colonne monte toujours.

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Le Rocher Suisse, était un cabaret que l'on voit à droite, en bas des escaliers

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Ce qui se passa alors est connu, le général Lecomte ordonnant par trois fois de tirer sur la foule, les soldats levant la crosse en l'air, la capture du général Lecomte et l'arrestation près de la place Pigalle du général Clément Thomas qui avait commandé le feu en juin 1848 sur le peuple, les deux hommes sont d'abord conduit au "Chateau-Rouge" puis remonté rue des Rosiers devant une foule déchaînée, un coup de fusil part, le général Lecomte est tué, puis Clément Thomas, appuyé contre un mur du 61° est fusillé à son tour.

 

* Le 61 ième basé au 6 rue des Rosiers

**Georges Clémenceau  

***De nombreux autres témoigages disent 3 heures.

****Bonnefoy oublie qu'un des gardes fut blessé au ventre, et qu'il mourut huit jours plus tard à l'hôpital Lariboisière.

01/10/2008

L'ART DE SE DEBARASSER DES CHÖMEURS ET DES INDESIRABLES AYANT ETE COMPROMIS DANS LA REVOLUTION DE 1848 : LA SOCIETE DES LINGOTS D’OR DU PASSAGE JOUFFROY.

Par Bernard Vassor
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Chez M.Fiot, 10 boulevard Montmartre à l'angle du passage Jouffroy, siège 6 rue Masséna. 
L'histoire de cette loterie est assez méconnue. Il y a pourtant plusieurs milliers de documents dans une dizaine de cartons aux Archives...Des chercheurs américains ont microfilmé, il y a quelques années la totalité de ces archives. Ils ont découvert dans ce monceau de documents, certains de leurs ancêtres venus de Paris et restés aux Etats-Unis.
Le but de la création de cette loterie, généreux en apparence était de payer le voyage de 5000 ouvriers sans travail trop pauvres pour se payer le voyage à destination de la Californie pour y chercher de l'or !!! Le choix des bénéficiaires appartenait au préfet de Police. C'est le 30 avril 1850 que le préfet de Police Pierre Carlier charge un certain Langlois de louer une vaste boutique 10 boulevard Montmartre, à l'angle du passage Jouffroy. Ce Langlois, sera le gérant de la société jusqu'à sa liquidation en 1853. Le liquidateur était un nommé Oudiné. medium_loterie_lingot_balance.jpg
J'ouvre ici une parenthèse : 
medium_loterie_lingots_lots.2.jpg (J'avais lu sur internet un article un peu confus sur un site pourtant prestigieux, où il y était dit FAUSSEMENT (avec copyright) que  la société avait été promue par Alexandre Dumas fils avec le préfet de Police, et un armateur Jules Langlois pour évacuer des indésirables après le coup d' état du 2 décembre......)
................... 
Le tirage des lots(le premier prix étant un lingot d'or exposé dans la vitrine du passage Jouffroy)se faisait à l'hypodrome des Champs Elysées. C'est une vieille connaissance Alexis Godillot 61 rue Rochechouart installé à l'époque boulevard Poissonnière qui avait été chargé de la décoration du cirque Olympique pour donner plus de faste à cette opération.
Les journaux étaient priés d'inserer une publicité sur cette loterie moyennant une somme allouée de 50 francs par le préfet. Sir les rideaux des théâtres parisiens, étaient peinte également la réclame de la Loterie du Lingot d'Or
De 1850 à 1853, une quinzaine de navires firent le transport de plus de 3000 hommes et femmes qui étaient reçus à San-Francisco, recevaient un petit pécule, et étaient priés de se débrouiller seul.  
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La ficelle était un peu grosse, on découvrit qu'il y avait beaucoup de billets portant le même numéro, et personne ne gagna le fameux lingot !!!
La Société avait affrêté 17 navires qui avaient transporté 3293 passagers à eux-même une fois arrivés sur place.
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La caricature montre une famille de bourgeois arrivés en Californie, qui voit ses domestiques les abandonner pour se ruer sur des mines d'or.....
Après la faillite, le magasin se transforma en 1853 en un "Buffet Américain", ancètre de certains établissements à restauration rapide ;
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Café le Lingot d'OR de nos jours.jpg
L'endroit de nos jours.

29/09/2008

Les Ambulantes à la Brune, Contre la Dureté du Tems :....C'était mieux hier !!!!

PAR BERNARD VASSOR

Les Ambulantes à la Brune 05 néga.jpg
C'était le bon temps avant : l'argent coulait à flot, leur petit commerce était florissant, les prostituées parisiennes se plaignent des conditions de plus en plus difficiles d'exercer leur art. Une nouvelle inventionva boulverser leurs conditions de travail : Le Révèrbère !!!!
"Le très vertueux" roi Louis XV va faire se développer , sous les ordres du lieutenant général de police Antoine de Sartine la police des moeurs.
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Ce petit livre satirique en vers de 26 pages, complainte des prostituées subissant la dure loi des maquerelles, des "appareilleuses" des proxénètes et de la police obligeant d'exercer par l'intermédiare des "mouches" l'espionnage systématique de la vie parisienne.

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28/09/2008

PARIS DISPARU : RUE DROUOT, L'HOTEL DE RUSSIE

PAR BERNARD VASSOR

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C'était jusqu'au dix-huitième siècle un potager appartenant à de riches financiers. Pierre Crozat, écuyer du Roi en était le propriétaire. Il avait obtenu moyennant 500 livres plus une rente, le droit de traverser le rempart du boulevard de ceinture, par un passage souterrain reliant ce jardin jusqu'à son hôtel situé rue de Richelieu. Le jardin s'étendait jusqu'à la rue Taitbout. Quand Crozat vendit son terrain, il y avait fait construire un petit pavillon. Un hôtel fut bâti, qui passa de mains en mains de financiers à riches financiers, de la Reynière, au fermier général Laborde puis à Choiseul-Stainville. Ce fut ensuite sur cet emplacement en 1821, que l'on construisit en douze mois, le Théâtre de l'Académie Royale de Musique(l'Opéra Lapelletier). Au début du dix-neuvième siècle, le père de Victor Schoelcher était locataire au rez-de-chaussée, d'un magasin de porcelaine. Les étages supérieurs furent occupés par les salons du Jockey-Club, dont le but principal n'était pas l'amélioration de la race chevaline, mais, la proximité des petites danseuses de l'Opéra ! Ces membres avaient d'ailleurs imposé à la direction, pour leur satisfaction personnelle, de donner un ballet au troisième acte de chaque pièce jouée.... 
Appelée rue Neuve-Grange-Batelière, elle commençait  là où commence notre actuelle rue Drouot qui prit ce nom en 1847. Après l'incendie de l'Opéra dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873, le terrain fut vendu en 14 lots. Les immeubles reconstruits restèrent en place jusqu'au percement du dernier tronçon du boulevard Haussmann en 1923, qui fit disparître cet hôtel de luxe. La rue Drouot, désormais n'est plus à l'angle du boulevard des Italiens.
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27/09/2008

LES FAILLITES S'AMONCELLENT DANS LE NEUVIEME ARRONDISSEMENT DE PARIS

PAR BERNARD VASSOR

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Au début de l'année 1884, une crise économique et industrielle provoque le chômages massif d'ouvriers de l'industrie et du bâtiment, ainsi que la crise du monde agricole et viticole (crise sucrière en Martinique). Cete crise a été précédée deux ans plus tôt par la faillite de "la Banque de l'Union Générale" présidée par Eugène Bontoux qui fait de sa banque une arme idéologique contre les banquiers protestants et juifs. Ceux-ci pour se défendre vendent leurs actions dans une société qui dépendait de la banque de l'Union Générale. Les cours s'effondrent, la bulle éclate. Bontoux est ruiné pour la deuxième fois, et avec lui des milliers de petits porteurs.

Juste un petit rappel : la grève des mineurs d'Anzun se termina le 16 avril 1884 (Germinal de Zola)
Dans cet article du 27 juin 1884, le tribunal de commerce annonce une série de faillites, 141 en tout rien que pour une semaine !!!
Ce sont des sociétés financières,une Compagnie d'assurances, des entrepreneurs de bâtiments et des commerçants de tous métiers.
Le magasin de deuil "Au Sablier" à l'angle du boulevard Montmartre et du faubourg est en liquidation judiciaire. A l'autre angle du boulevard et de la rue Drouot, c'est la "Société du Métropolitain électrique" qui doit céder la place à "La Compagnie fermière des Eaux de Vichy".
Cette dernière fut remplacée par le fameux "Café d'Angleterre". C'est aujourd'hui un fast-food.... 

03/09/2008

UNE EMEUTE DEVANT LA MAIRIE DU NEUVIEME ARRONDISSEMENT DE PARIS

PAR BERNARD VASSOR

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A l'angle de la rue Drouot et du boulevard des Italiens, l'empereur et l'Impératrice prennent un bain de foule. C'est la fin du second empire.
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Le complot des blouses blanches :
Depuis un certain temps, des manifestations étaient déclenchées par une bande mystérieuse d'hommes portant tous une blouse blanche. Armés de maillets, environ une cinquantaine de citoyens parcouraient les rues de Paris en vociférant. Il entraînaient drerrière eux des parisiens opposés à l'empire. Le scénario était toujours le même : "Les blouses blanches" cassaient les vitrines des magasins à l'aide de leurs marteaux sur leur passage, renversaient les guérites  et les baraques en bois pour monter de mini-barricades. Quand la police intervenait et chargeait, la bande de blouses blanches se volatilisait et laissait aux prises les manifestants et les policiers qui semblaient prévenus de la tenue de ces désordres organisés. Jusqu'à aujourd'hui, je ne sais toujours pas qui avait formé ces groupes de provocateurs. Les archives de la police sont muettes à ce sujet.
...........
L'émeute vue de la fenêtre du deuxième étage du magasin de costume de l'Opéra :
Ce jour là, un vendredi, en mai 1870, on jouait Faust, mademoiselle Caroline Carvalho chantait
"Ah !je ris de me voir
Si belle en ce miroir."
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De cette fenêtre, située face aux portes de la mairie, on pouvait distinguer le boulevard noir de monde.
Un témoin raconte :
"Le boulevard...noir comme de l'encre...une forêt de têtes,...les voitures au pas...beaucoup de blouses blanches...pas un sergent de ville. Tout à coup, une grande houle, c'est un régiment de cuirassiers qui arrive lentement de la Madeleine. Il passe, et sur le macadam on entend le lourd piétinement de cinq cents chevaux. Les casques et les cuirasses brillent comme de l'argent. (...) Grande clameur du côté du boulevard...la Marseillaise !...on chante la Marseillaise.(...)
Sur les boulevards la foule augmente. Les cris, les huées, les chants et les sifflets vont leur train. La porte de la mairie est fermée. (..) Un grand brouhaha dans la rue. Les portes de la mairie s'ouvrent et nous apercevons toute une armée qui se tient entassée, infanterie et cavalerie, dans la cour de l'hôtel Aguado. Appels de clairons...roulements de tambour...commandements. Une escouade de sergent de ville sort de la mairie et cherche à dégager la rue Drouot. La foule cédait lentement, quand tout à coup, par la grand'porte de la mairie*, s'élance au trot, se jetant brusquement sur le boulevard, un escadron de gardes de Paris. Les gros chevaux de la garde municipale sont admirables dans ce tournant (...)"
Sur le boulevard et à l'entrée de la rue Drouot, les sergents de ville regardent les rassemblements, et les rassemblements les sergents de ville. De temps en temps, un coup de sifflet ou un cri : Vive Rochefort !
A un commandement, les sergents de ville se mettent en mouvement et précédés par le commissaire de police et les deux tambours, vont jusqu'au boulevard. Trois roulements. Les groupes sans se disperser s'éloignent et se tiennent à distance.
Après le troisième roulement, les sergents de ville s'élancent, et, cinq minutes après commençait le défilé des gens "empoignés", qu'ils soient émeutiers ou curieux.(..) Autant de prisonniers, autant de scènes curieuses pénibles ou burlesques (...) Un brave homme qui sur le bras droit portait un gros paquet et sur le bras gauche un petit chien blanc, se lamente :"-Mais je n'avais pas emporté tout ça pour faire l'émeute !" Un jeune homme en redingote et un garçon de café essaient de regimber, et sont aussitôt jetés violemment dans la cour de l'hôtel Aguado (...)
Sur le boulevard et dans la rue, tout se préparait pour une nouvelle razzia. Un à un les sergents de ville, débarrassés de leurs prisonniers, sortaient de la mairie. Les choses suivirent une marche régulière. Les cent sergents et les deux tambours, le commissaire de police avec son écharpe furent réunis devant la porte de la mairie, trois roulements de tambour réglementaires et les groupes furent dispersés sans ménagement  La seconde fournée de prisonniers fut infiniment moins paisible et résignée que la première"
.....
"La résistance est contagieuse aussi bien que la soumission.
La bataille commençait devant la boutique du marchand de vin, qui seule était restée ouverte entre le boulevard et la rue Rossini.
Un tout jeune homme, tête nue, paletot gris déchiré se laissa tomber sur le trottoir et, quand les agents voulurent le relever, fit des pieds et des mains une furieuse détente. La colère gagna bientôt parmi la petite troupe de prisonniers, et ce fut pendant quelques instants une violente bagarre. Chapeaux, casquettes et tricornes roulant à terre; épées tordues au fourreau; vêtements en lambeaux; cris, jurements, imprécations...une femme surtout, avec des clameurs perçantes, s'était jetée en pleine mêlée, s'accrochant aux sergents de ville et cherchant à tirer de leurs mains un homme qui, de son côté se débattait de toutes ses forces et donnait autant de coups qu'il en recevait. Les agents tiraient à eux par la blouse et la chemise, sortant du pantalon, découvrait à nu le ventre et la poitrine velue. Autour de cette lutte enragée, une foule qui criait, huait, hurlait et sifflait les agents."
(...)Un quart d'heures après, pendant qu'on cà se battre et à s'assommer sur les trottoirs de la rue tDrouot, la soirée de l'Opéra se faisait avec son éclat et son élégance accoutumée et les valets de pied faisaient avancer les voitures qui défilaient sous la grande marquise du Théâtre."
Arthur Ranc, qui deviendra maire du neuvième arrondissement six mois plus tard pendant le siège de Paris et qui sera élu délégué à la Commune de Paris, assista à cette curieuse scène.
*La porte cochère à double battants de la mairie, dans le style 1830 est en bois et panneaux de fonte ajourée.

29/08/2008

UN ECRIN POUR LE PORTRAIT DU PERE TANGUY : L'HOTEL BIRON, MUSEE RODIN

PAR BERNARD VASSOR

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En 1907, façade sur cour de l'ancien hôtel Biron, et ancien couvent du Sacré-coeur, confisqué par l'Etat en 1905.
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Entre 1905 et 1910, de nombreux projets prévoyaient la destruction de cette bâtisse "squattée"par de nombreux artistes, dont Auguste Rodin qui "meubla" de ses oeuvres les locaux et jardins du parc.  L'action de la Commission du Vieux Paris, permit (pour une fois) la sauvegarde de ce prestigieux hôtel.
C'est en 1916 que Rodin fit don à l'Etat de toutes ses collections archives et de la totalité de son oeuvre, pour qu'un musée lui soit dédié. Ce qui fut fait en 1919. C'est ainsi qu'un des trois portraits du Père Tanguy par Vincent van Gogh que Rodin avait acheté avant 1902, entra à l'Hôtel Biron.
 
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.............
Un rapport de police nous renseigne :
C'est un certain barbier-perruquier nommé Perrin, ou bien Peirenc qui eut trois fils.
L'aîné Abraham, né en 1683, fit une grande fortune très scandaleuse. Venu très tôt à Paris, il fut garçon frater (élève chirurgien ou barbier),et se fit engager par un riche bourgeois François-Marie Fargès (un autre fripon déclare un inspecteur de police). Celui-ci avait une fille, Anne-Marie agée de seize ans. Abraham entreprit alors de la séduire, et peu après lui fit un enfant. Ce qui força le père à lui donner sa fille richement dotée.
Il entra dans "le Système" du banquier Law et devint millionnaire à 26 ans.
Il acheta alors à la duchesse de Brancas la terre de Moras près de la Ferté-sous-Jouarre et se fit appeler Peyrenc de Moras. Comblé d'honneurs et de titres, Peirenc qui demeurait place Louis-le-Grand en 1727 fit l'achat* de vastes terrains marécageux dans un quartier désert près de l'hôtel des Invalides, et se fit construire en 1728, par un architecte des bâtiments du roi une vaste demeure entourée d'un grand jardin qui était alors un véritable marais. Abraham s'y installa en 1731. Il ne put pas profiter longtemps de sa demeure princière. Il rendit l'âme un an plus tard le 20 novembre 1732 laissant une veuve et trois enfants. C'est la duchesse du Maine qui prit possession de l'hôtel le 15 janvier 1737.
La vente de l'hôtel au duc et à la duchesse de Biron par les héritiers de Moras, eut lieu le 7 mai 1753 pour quatre cent cinquante mille livres, payés en louis d'or, argent et monnayage en cours.
Comme l'indique un autre rapport de police, le maréchal de Biron n'était pas un modèle de vertu :
"14 mars 1766- La Dennerville**, lundi dernier a conduit à monsieur le maréchal duc de Biron, la demoiselle Camille Durfé qui a certainement une belle tête, mais elle n'a pas convenu au seigneur. Il l'a trouvée trop "puissante" et trop agée. Elle peut avoir tout au plus 22 ans. Cependant il lui a donné trois louis. Il a défendu à la Dennerville de lui amener à l'avenir des filles à son hôtel, parcqu'il craignait que madame la duchesse s'en aperçut. Il lui a ordonné de louer une maison en son nom à elle d'environ 600 livres de loyer annuel et lui donnerait 20 louis d'honoraires par mois afin qu'il puisse s'y transporter une ou deux fois par semaine pour y prendre ses plaisirs (....)
La Dennerville a conduit depuis huit jours à monsieur le maréchal de Biron, deux jolies filles :la demoiselle Lenoir et mademoiselle Testar dite Angélique, dont la plus vieille n'a pas dix-sept ans. Ce seigneur les a trouvées trop agées; il exige de cette dame qu'elle lui "déterre des pucelles de quatorze ou quinze ans"
 
* Au marquis Louis de Roye de la Rochefoucauld et de dame Ducasse son épouse.
**Une appareilleuse célèbre.

11/07/2008

LE FIGARO 26 RUE DROUOT

PAR BERNARD VASSOR

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Est aujourd'hui occupé par la compagnie d'assurances AXA, qui fait l'angle de la rue de Provence.

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La salle de composition

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La salle des dépêches 

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10/07/2008

Les Hôtels de ventes au dix neuvième siècle

PAR BERNARD VASSOR

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L'Hôtel Bullion, rue Jean-Jacques Rousseau.
Au dix huitième, les ventes publiques se faisaient au domicile des vendeurs, ou bien des des salles aménagées pour l'occasion, comme le couvent des Grands Augustins, l'Hôtel de la Feuillade, l'Hôtel d'Aligre rue Saint Honoré..
Au dix neuvième, l'Hôtel de la Guillonière où vécut Richelieu fut longtemps le lieu de ventes prestigieuses. L'Hôtel mis en loterie fut gagné par un danois, qui le revendit au libraire-éditeur Sylvestre.
Place de la Bourse, à l'angle de la rue Notre-Dame-des-Victoires, la Compagnie des commissaires-priseurs fit bâtir un hôtel des ventes inauguré en 1834*.
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Hôtel Drouot
La ville de Paris acheta les terrains de l'ancien Hôtel Pinon de Quincy. Puis en 1850, c'est la Compagnie qui racheta ces terrains pour faire construire ce qu'ils nommèrent l'Hôtel Drouot
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Face à l'Hôtel des ventes, la maison Olida rue Grange Batelière (qui conduisait alors jusqu'à la rue Chauchat) en direction de la rue Lafayette. Adroite au premier plan se trouve le café "Le Cadran", aujourd'hui ....
où se retrouvaient devant une absinthe Rimbaud et Forain, qui attendaient Verlaine qui travaillait rue Laffitte à "La Lloyd"*
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Cette vente eut lieu au domicile de la Dame aux Camélias le 25 février 1847.
 A SUIVRE........
**Jean-Jacques Lefrère, Rimbaud, Fayard 2003
*Paul Guillaumin, Drouot hier et aujourd'hui, éditions de l'amateur 1986

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14/05/2008

LE PETIT MARGUERY DE LA RUE DES QUENOUILLES, AUJOURD'HUI 3LA TOQUE SAINT-GERMAIN, 4 RUE BERTIN-POIREE

PAR BERNARD VASSOR

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Il faut avoir de très bons yeux pour distinguer dans cet atlas, la rue des Quenouilles (du nom d'une enseigne au seizième siècle "Les Trois Quenouilles") dans le prolongement de la rue Bertin Poirée.
La rue des Fuzeaux, et la rue des Quenouilles étaient deux ruelles qui furent réunies en 1839
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C'est tout ce que je sais pour le moment de cette enseigne.
En 1772, la maison appartenait à Maître Paul Gaulthier, avocat au parlement, lui étant échue par le partage des biens de son père, qui l'avait acquise de Claire Pleigerat, veuve de Jean Denemont. Elle était répertoriée quai de la Mégisserie attenant à la rue des Quenouilles et la rue des Fuzeaux.
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10/05/2008

Rue Thibaut-Odet, (Rue des Boudonnais) RE-SUITE, AVEC LA RUE BERTIN POIREE

PAR BERNARD VASSOR

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Rue Bertin Poirée 15 et 17.
Je ne m'étais pas rendu compte de l'étendue des dégâts quand j'ai découvert pour la première fois, rue des Boudonnais la plaque annonçant le permis de démolir. Comme indiqué sur le "Terrier de la Censive de l'Archevêché de Paris"* de 1772, qui indique que le numéro 9 (anciennes numérotations) et aussi le 10 de la rue des Bourdonnois, sans compter les n° 10, 11, et 12* de la rue des Mauvaises-Paroles (...) constituent un ensemble absolument lié. Le projet dont il est question dans l'article précédent concerne aussi le 17 rue Bertin Poirée qui va être également saccagé.
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N'existe-t-il pas une association de défense du patrimoine dans le premier arrondissement ?
Publié par Jean de la Monneraye, revu et complété et mis au point par Isabelle Derens et Hélène VerletTerrier de la Censive de l'Archevêché de Paris, 1772, Tome second, deuxième partie
Notices 2784 à 5749, Paris Musée 2001
**Au dix-huitième siècle, la numérotation des rues était continue, elle allait jusqu'à l'extrémité de cette voie, puis repartait de l'autre côté de la rue jusqu'au point de départ. Le premier numéro se trouvait donc en face du dernier de cette rue.

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Rue Thibaut-Odet, (Rue des Boudonnais)SUITE

PAR BERNARD VASSOR

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D'après de précieuses informations fournies par un lecteur vigilant, nous apprenons que : "Un projet de restructuration lourde (plus de 4500 m2 démolis, une dizaine d'escaliers proposés à la destruction, les voûtes des caves seront écrêtées) est envisagée afin d'installer une vaste surface commerciale, au-rez-de-chaussée et dans les deux niveaux du sous-sol"(...)
(...)Les pétionnaires ont fourni un diagnostic architectural, mettant (en) valeur le potentiel commercial du pied de l'immeuble (...) L'assise de ces constructions (les trois premiers niveaux, fera l'objet de travaux que la commission qualifie de "façadisme" En dépit des demandes du DHAAP, aucune étude historique n'a été à ce jour présentée, à l'exception de documents généraux de seconde main, parfaitement connus des historiens et sans grande valeur"
Juste une petite question : qui sont ces historiens qui ne se déplacent même pas aux Archives de Paris, ou aux Archives nationales qui possèdent toutes les informations voulues ????
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Bien qu'ils soient inscrits au titre des Monuments historiques les bâtiments devront subir les lois de la rentabilité commerciale. Les lois en discussion au parlement actuellement devraient grandement accélérer les choses.
La Commission du Vieux Paris qui n'a qu'une voix consultative s'est opposée vivement à ce funeste projet.
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Une fois encore, un permis de démolir et un permis de construire ont été délivrés sur un terrain dont des vestiges de l'époque mérovingiennes vont disparaître sous la pioche des démolisseurs, au profit  de la valeur potentielle d'une enseigne commerciale dont on ignore encore le nom.
Merci encore aux édiles responsables de ce carnage. Est-il encore trop tard  pour arrêter le massacre ?
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Les deux maisons concernées
22 et 24 rue des Bourdonnais

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02/05/2008

LES CHIFFONNIERS, LES BIFFINS, LES CHIFTIRES A PARIS

PAR BERNARD VASSOR

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Depuis des siècles, les chiffoniers eurent un rôle important dans la vie parisienne. Leur utilité était reconnue par  les lieutenances puis des préfectures de Police où un statut spécial leur était réservé. Un crochet, une hotte, un secteur et une plaque (comme pour les taxis aujourd'hui) leur était attribués. Il effectuaient ce que l'on peut appeler aujourd'hui un tri sélectif. Bon nombre de livres anciens que nous pouvons lire aujourd'hui proviennent des chiffons sélectionnés chaque matin par les chiffonniers qui en récupérant aussi des objets permettaient le recyclage de matériaux les plus divers.
Quand la municipalité de Paris, réduisit en 1832 le secteur des biffinspour en confier une partie à une société de ramassage. Il y eut une révolte de plus de deux milles hommes armés de crochets. Cette histoire fut ignorée par l'histoire, l'épidémie de choléra qui sévit à ce moment là, et les émeutes du 5 juin après l'enterrement du général Lamarck firent que cette révolte passa inaperçue. Félix Pyat et Eugène Sue évoquèrent dans un roman populaire, puis dans une pièce de théâtre, les Chiffonniers de Paris.
Privat d'Anglemont , le prince des historiens des bas-fonds et des curiosités parisiennes rendit souvent hommage aux hommes avec qui il partageait parfois( quand il avait épuisé la pension envoyée par ses parents)  le boire, le manger et le coucher.....
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Privat d'Anglemont La cité des chiffoniers.
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Barrière de Clichy, cabaret des chiffoniers
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Vers 1900, voiture de chiffonnier.
Aujourd'hui, ces hommes et ces femmes sont pourchassés comme des parias.
Une association de défense des plus démunis d'entre tous s'est crée pour défendre "Les Biffins de la Porte Montmartre"
Vous pouvez consulter et vous associer si vous le souhaitez à l'action de SAUVE-QUI-PEUT :
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En version PDF, pour ceux (comme moi) qui ont la vue basse :LES BIFFINS DE MONTMARTRE 02.pdf
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Le Marché aux Puces aux alentours de 1900
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LUIGI MOIR, le Marché aux Puces

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01/03/2008

L'HOTEL DE LA REINE HORTENSE ET L'HOTEL DE PRINCESSE DE LA MOSKOWA...PARIS DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

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C'est en 1899 que fut démoli "l'hôtel de la reine Hortense" construit en 1772 qui était situé 17 rue Laffitte, jouxtant "l'hôtel de la princesse de Moskowa" à l'angle de la rue de Provence au 19 rue Laffitte.
L'hôtel du 17 avait des jardins qui allaient jusqu'à la rue Taitbout, fut la propriété en 1805 de Louis Bonaparte qui avait épousé Hortense de Beauharnais. C'est là qu'est né son fils Charles-Louis-Napoléon futur Badinguet dont il n'est certain que Luois Bonaparte fut le père. L'hôtel appartint successivement au banquier Agerman, à Salomon de Rothschild, puis ce fut l'ambassade ottomane qui occupa les lieux jusqu'à sa démolition pour le percement de la rue Pillet-Will. 
Au 19 rue Laffitte, c'est le banquier marquis de Laborde (guillotiné en 1794)  propriétaire des vastes terrains de"La Grange Batelière" qui longeaient le Grand Egoût qui l'avait fait construire. Sa veuve le vendit à un banquier qui le revendit à Joseph Fouché duc d'Otrente. Après la fuite de celui-ci la maison passa de mains en mains pour aboutir dans l'escarcelle du banquier Jacques Laffitte. Après des embarras de fortune le banquier la loua à des entrepreneurs de concerts et de bals publics. Ruiné, il décida de mettre sa maison en vente, mais elle lui fut conservée grâce à une souscription nationale (Louis-Philippe n'oubliant pas qu'il détenait son pouvoir de l'influence de l'agent de change de la rue Laffitte). Après la mort en 1844 de Laffitte, c'est sa fille, la princesse de Moskowa qui en hérita.
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20/02/2008

PETITE HISTOIRE SIMPLIFIEE DES ENCEINTES DE PARIS

PAR BERNARD VASSOR

Il est difficile de s'y retrouver dans les modifications du périmètre de Paris. Mais pour aller vite, on peut dire qu'il y eut au cours des siècles, depuis l'occupation romaine, 8 enceintes de Paris. Les raisons de ces fortifications furent d'abord commandées par l'idée de défense de Paris. Ensuite, de plus en plus, ce sont des préoccupations fiscales qui commandèrent l'édification de barrières. La septième, fut l'enceinte dite de Thiers qui en 1841 entoura Paris de fortifications au delà des limites des barrière de Ledoux. C'est après l'anexion de 1860, que l'enceinte de Thiers fixa les limites de l'octroi et de la huitième enceinte. Ce dernier ne disparut qu'en 1943.

A l'origine, Luttetia Parisiorum  était un tout petit village dans une île de la Seine. Les habitants, les Parisii étaient un peuple brave et fier qui préférerent brûler les pont et leurs maisons pour résister au lieutenant de César Labiénus.

A la tête des soldats qui défendirent Lutèce, le chef Camulken (Camulogène) fut vaincu et tué dans la plaine de Villejuif.

César fit rebatir la cité qui fut appelée de 50 avant J.C jusqu'en l'an 360,  la ville de César. Ce n'est qu'en 361 que Lutèce devint Paris apparu sous le nom de Parisea Civitas. C'est sous le règne de Louis le Gros que fut construite la première enceinte. Au delà de ces murs, de vastes terrains cultivés portaient le nom de clos. Philippe trouvant insuffisantes la protection par cette enceinte, décida en 1190 de reculer les limites à partir de l'endroit où s'élevait une grande tour appelée "la tour qui fait le coin"approximativement au niveau du pont des Arts. La construction se poursuivit jusqu'en 1211. Après la bataille de Poitier, il fallut construire une nouvelle enceinte. C'est le prévôt des marchands Etienne Marcel qui fut chargé de bâtir cette troisième enceinte appelée "enceinte de Charles V".

La quatrième fut édifiée après la bataille de Pavie sous François premier, achevée sous Henri II en 1547.

En 1626 Louis XIII fit entourer Paris d'une nouvelle enceinte, la cinquième. Les fermiers généraux obtinrent après la démolition des remparts et le comblement des fossés, de faire construire un mur tout autour de Paris de 1783 à 1786. Ce qui fit écrire cet épigramme :

 "Pour augmenters son numéraire,  

Et raccourcir notre horizon,

La ferm a jugé nécéssaire

De mettre Paris en prison"

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16/02/2008

PETITE HISTOIRE DES RUES DE PARIS.... SUITE, les transports

PAR BERNARD VASSOR

LES TRANSPORTS A PARIS

Une des première remise de voitures publiques était située dans le cul-de-sac Saint-Fiacre vers 1660. Cette impasse est située au 81 de la rue Saint-Martin. C'était à l'origine une ruelle, elle porta aussi le nom de : Impasse Saint-Pierre.

Au milieu du XVIIIè siècle, une concurente de la Gourdan, l'entremetteuse Hecquet organisait là des petits soupers fins et des parties galantes. L'académicien, avocat général Antoine Louis Séguier était selon un rapport de police le principal client de la maquerelle avec quelques Fermiers-généraux. Celle-ci avait aussi une autre maison dans le faubourg Saint-Laurent.

Fermée par une grille depuis 1843, son nom lui vient de l'enseigne qui donna son nom aux voitures parisiennes. La commission du Vieux Paris, au début du XXè siècle a fait procéder au nettoyage et à l'encadrement par un filet bleu d'une inscription relevée sur le mur :

CUL DE SAC

III FIACRE

10°

La partie hachurée visible sur la pierre est dûe au ciseau d'un révolutionnaire voulant laïciser cette voie. 10° indique le numéro de la section dans laquelle se trouvait l'impasse. En 1662, une compagnie d'omnibus bon marché vit le jour sous le nom de : "Carrosses à cinq sols"*.

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Louis-Jean de Monmerqué a publié une brochure fort rare : "Les carrosses à cinq sols ou les omnibus du dix-septième siècle."dans laquelle il donne lecture d'une lettre de la soeur de Pascal, madame Gilberte femme Perier, qui commente l'inauguration le 21 mars 1662 des lignes de cette entreprise : "L'établissement commença à sept heures du matin; mais avec une pompe et un éclat merveilleux... Messieurs les commissaires délivrèrent aux cochers chacun leurs casaques qui sont bleues, des couleurs du roi et de la Ville, avec des broderies sur l'estomac..." Elle ajoute que la foule était nombreuse que souvent on est obligé d'y aller à pieds. "J'attendais à la porte Saint-Merry, dans la rue de la Verrerie, ayant grande envie de m'en retourner en carrosse, parcque que la course est un peu longue de là chez mon frère, mais j'eus le déplaisir d'en voir passer cinq devant moi sans pouvoir y prendre place, et pendnat ce temps, j'entendais les bénédictions que l'on donnait aux auteurs d'un établissement si utile au public.." (Nous savons que Pascal n'habitait pas très loin, rue des Morfondus**,sur la montagne Sainte-Geneviève). (...) "voilà en quel état est présentement notre affaire; je m'assure que vous ne serez pas moins surpris que nous de ce grand succès; il a surpassé de beaucoup toutes nos espérances" (...) D'après Monmerqué, Pascal avait placé des fonds dans l'entreprise du duc de Rianès et du marquis de Sourches. L'historien Sauval prétend même qu'il fut l'inventeur de cette innovation. Il avait été créé trois lignes, la première reliait la Bastille au Luxembourg en passant par l'île Saint-Louis, la deuxième partait du couvent des Filles-du-Calvaire à la rue Saint-Honoré, et la dernière partiait de la porte Montmarte pour se rendre au pont Saint-Michel. La marquise de Sévigné dit un peu la même chose dans une lettre à Madame de Grignan. Le parlement avait enregistré l'entreprise en précisant que "les soldats, les laquais, gens de livrées, manoeuvres, gens de bras et juges ne pourraient entrer dans lesdits carrosses". Cette restriction fut la cause de la faillite de la spéculation en excluant la plus grande partie de la population. Dans cette brochure, "carrosse" est écrit avec 2 R) L'enseigne Saint-Fiacre fut au cours du temps transportée rue du Faubourg-Saint-Denis. On en dénombrait 1800 vers 1770, jusqu'à ce que la concurence des voitures de place mit fin au monopole de la Compagnie des Fiacres

Dans un curieux guide à l'usage des étrangers à Paris publié en 1727, l'auteur donne ces indications à propos des carosses (avec un seul R) dans Paris :

Les gens de condition ne peuvent pas aller à pié dans Paris.. Il y fait très souvent tems pluvieux, alors les rues sont pleines de crottes, à force d'être trop battue & trop pratiquée par les passans à pié & en voiture; auquel cas on fait mieux de prendre un carosse, que de se gâter la peruque, les habits, les souliers & bas (...) il ne sied pas trop bien de faire le piéton, où d'y paroitre la peruque entortillée par le vent, les bas et les souliers crottéz (...)Il y a deux sortes de voitures dont un étranger se peut servir dans Paris (chaises à porteurs mises à part) savoir :

1)Les carosses de louage, bien entendu ceux qui s'arrêtent en pleine rue, lesquels on nomme fiacre vulgairement.

Une autre sorte de carosse de louage dits communément carosses de remise. On les trouvent chez certaines gens, surout au faubourg Saint-Germain & ces cochers ont d'ordinaire fait peindre des carosses & chevaux sur leurs portes cochère, ou placé des écriteaux qui disent : Loueurs de carosses. On peut les louer dans ces lieux par mois ou par jour (...) On peut les avoir à toute heure. Il y en a quelques fois jusqu'à vingt rue Mazarine, sans avoir rien à faire; une autre fois, il n'y en a pas un seul(...)

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Pendant la révolution, une pétition anonyme à l'Assemblée Nationale, demandait la suppression des carosses dans Paris et dans les grandes villes pour les remplacer par des chaises à porteur. Emporté par un élan patriotique, notre citoyen emporté par un élan écologiste avant l'heure, il déclare :

"J'ai une voiture, un cabriolet et quatre chevaux; je désire mes frères vous en faire le sacrifice sur l'autel de la patrie; qu'ils soient vendus au profit de ceux qui vont toujours à pied. La reu leur appartenoit comme à moi (...)Ordonnez le sacrifice que je sollicite, et alors je pourrai aller quelques fois à cheval, mais plus souvent à pied, je jouirai d'un des charmes des grandes villes, celui de l'égalité et de l'obscurité. J'ai suffisament motivé ma motion, et je conclus à ce que la Commune de Paris propose à l'assemblée Nationale le décret suivant ": carrosses et cabriolets petition écologiquo-patriotique.pdf

 

La réglementation des voitures et leur numérotage fut fixée en 1703 par ordonnance du lieutenant de Police. Avant la révolutin de 1789, les bureaux de voitures de la cour ne conduisaient qu'aux lieux où résidait le roi. Sous Napoléon, ont pouvait compter quinze sociétés de usant de ce moyen de transport, comptant 34 lignes pour 390 voitures circulant dans Paris. A la fin du XIXè siècle, la Compagnie des omnibus comptait 2000 voitures ou tramways, la Compagnie générale 5000, plus 7000 voitures diverses, tramways éléctriques, tramways à vapeur, soit environ 16 000 véhicules roulant dans Paris ....

**Cette voie s'était appelée à l'origine : chemin du Moulin à Vent, puis rue du Puits de Fer, rue des Morfondus, rue Neuve-Saint-Etienne-du-Mont, puis rue Rollin en 1867 .

A SUIVRE.........